U Chiurlinu 3.18

A l’époque, les roseaux forment une sorte de tunnel naturel, sous lequel on emprunte un chemin de terre pour « passer le bac » et accéder aux plages du cordon lagunaire de La Marana.
Sur son bout de terre, aux abords du chemin, Augustin Ventra cultive des fruits, des légumes et des aromates qu’il vend sur le marché de Bastia avec sa femme Thérèse.
C’est le temps où le marché s’anime dès 4h du matin, où l’on pèse à La Romaine, et où les étalages sont abondamment fournis en produits authentiques chers à notre belle île.
Avec la construction d’un pont qui facilitera l’accès aux plages, Augustin se dit qu’ils pourraient profiter du passage et de son emplacement finalement plutôt bien situé. Sur une simple planche posée sur des cagettes qu’il installe à Thérèse au bord du chemin, elle se met à vendre des cerises, des pastèques, des melons…et ça fonctionne !
Avec l’ouverture du Pont l’année suivante, en 1972, ils construisent une paillote en bois de 20 m2, et font appelle à des producteurs de la plaine de Vescovato pour l’approvisionner. Les cagettes de fruits s’étalent alors au sol, et forment une longue file qui part du vieux lavoir jusqu’au bord de la route.
C’est ainsi que naît « U Chiurlinu »…chaque bastiais s’y est arrêté depuis pour y prendre quelques fruits sur le chemin de la plage. Mais à « U Chiurlinu », on y va aussi pour l’accueil chaleureux et la confiance d’y trouver des produits de qualité. Aucun producteurs des tout premiers temps ne manquent à l’appelle, les familles Marchini- Giamarchi, Tolari, Rao, en sont encore à ce jour les principaux fournisseurs. Les générations suivantes, enfants et petits enfants, qui ont pris le relais de l’affaire en parlent avec fierté, et partagent avec eux qui sont bien sûr devenu de « vieux » amis, tant de souvenirs nostalgiques de cette époque…
« U Chiurlinu » c’est agrandit d’années en années, et c’est aujourd’hui 500 m2 on l’on trouve parmi les fruits et légumes, de l’épicerie, de la charcuterie, des vins, des fromages tous exclusivement de la région et sélectionnés pour leur qualité. Et aujourd’hui on y trouve aussi les délicieuses glaces artisanales de José Salge où encore des jus de fruits directement pressés sur place.
Voilà une petite histoire qui raconte la grande aventure d’une belle affaire familiale et bastiaise, dédiée avant tout aux bastiais et qui en est à sa troisième génération.
Un endroit qui apparaît avec le soleil dans le décor de nos étés depuis plus de quarante ans, et où l’on aime se ravitailler de délices et de produits d’exception.
V.P.