Coopérative d'Achat des Artisans du Bois des Alpes du Sud 1.69

Dans un contexte de faible activité économique générale, les entreprises artisanales du bâtiment des Hautes-Alpes subissent de plus en plus la concurrence agressive d’entreprises venant des départements limitrophes et d’entreprises Européennes.

Les forces de ces entreprises extérieures au département :
Elles utilisent des fournitures achetées sur leur secteur géographique à des tarifs bien plus concurrentiels que les tarifs pratiqués par les négoces du territoire Haut-Alpin
Certaines entreprises étrangères cumulent à cela un coût de main d’œuvre avantageux.
Les devis des entreprises locales ne peuvent donc pas être concurrentiels.

La situation est telle que des entreprises locales subissent une forte perte d’activité qui pour certaines amène à des dépôts de bilan pouvant aller jusqu’à la liquidation. De nombreux emplois locaux sont en jeu.

Pour les menuisiers et les charpentiers, une grande partie de leurs difficultés est liée au manque de structuration de la filière bois dans les Hautes-Alpes notamment en ce qui concerne le lien commercial entre la première et la deuxième transformation (charpentiers, constructeurs ossature bois, menuisiers, ébénistes, etc.), dus à des problèmes de standardisation et de simplification de la nomenclature des produits. Le bois local est ainsi peu utilisé.

Localement, le bois des Hautes-Alpes, produit et travaillé dans le département, est revendu très cher aux artisans et fournisseurs.
De plus, le bois traité dans le département est vendu généralement non sec, ce qui pose de réels problèmes lors de son utilisation. Le prix élevé n’est donc pas synonyme de qualité.
Acheter du bois local à un coût moindre et de bonne qualité revient uniquement à acheter du bois des Hautes Alpes transformé à l’étranger (en Italie notamment) puis revendu localement.
On se retrouve donc confronté à une situation inédite : un bois local cher et de mauvaise qualité face à une demande réelle mais qui se décourage.

Structurer la filière bois local, permettre aux acteurs locaux d’investir pour améliorer la transformation et le traitement du bois permettrait ainsi de développer réellement l’utilisation du bois des Hautes-Alpes, produit totalement dans le département.

A cette faiblesse de la structuration de la filière bois, il faut ajouter un 3e facteur : l’enclavement des Hautes-Alpes, qui engendre une situation de faible concurrence entre les négociants et donc un coût souvent supérieur des matériaux, un approvisionnement difficile voire impossible de certains produits innovants et un manque de respect des délais de commandes.

Une solution a ainsi été identifiée : la coopérative d’achat.